Google Translate

LOUGHBOROUGH 2025
Conférence sur la recherche clinique

Du 25 au 27 juin 2025 s’est tenue en Angleterre la désormais traditionnelle conférence sur la recherche clinique pour l’AT. Si ce n’est que la dernière datait de 2018 !

INTRODUCTION

Nous avons été accueillis dans l’hôtel de l’université de Loughborough par toute l’équipe d’AT Society qui a orchestré d’une main de maître la conférence. Je les en remercie chaleureusement.

J’y assistais en tant que président d’association et cette fois-ci sponsor puisque ATEurope a participé à hauteur de 3000€ aux frais engendrés par l’organisation très coûteuse de ce type d’événements. 

Il n’y avait malheureusement pas de médecins ni de chercheurs français à cette conférence. Outre des problèmes d’agenda, nous n’avions pas de projet suffisamment mature à présenter, ceux financés par ATEurope lors du dernier appel à projets n’ayant débuté que quelques mois plus tôt. J’ai en revanche pu exposer un poster sur le projet SYDE que nous portons et destiné à mesurer précisément les symptômes neurologiques, ce qui reste un problème actuellement: vous le retrouverez un peu plus loin.

Je peux d'ores et déjà vous dire que les informations que vous allez découvrir confirment la progression constante de la recherche vers des traitements. Le nombre d'équipes de recherche et la richesse, la diversité des pistes suivies, certaines déjà avancées, rendent l'espoir que nous avons depuis si longtemps plus tangible aujourd'hui. Reste le facteur "temps"... mais tous travaillent d'arrache-pied pour le minimiser.

Avant de se lancer dans la lecture de ce compte rendu, il me paraît nécessaire de rappeler les points essentiels déjà évoqués lors de la conférence de Naples.

L'ataxie télangiectasie est une maladie très complexe:

  • Même si de gros progrès ont été réalisés, les chercheurs essaient encore aujourd'hui de déterminer quels sont les processus pertinents qui conduisent aux symptômes pour pouvoir les soigner.
 
  • Mais les nombreuses fonctions de ce gène permettent aussi d'avoir une communauté de chercheurs et de médecins relativement importante autour de cette maladie rare. C'est indéniablement ce qui nous permet d'espérer. En témoignent la qualité et la diversité des chercheurs du comité scientifique d'ATEurope.
  • Soigner la maladie ne sera sans doute pas le fait d'une seule mais de plusieurs thérapies différentes. Certaines viseront à la ralentir et d'autres à réparer le gène.

Enfin, lorsqu'on est atteint par la maladie ou qu'on est proche d'une personne atteinte, il est naturel de se projeter dans l'avenir à partir de ce qui est écrit. Or, les médecins et chercheurs travaillent à partir de "cas" et d'analyses statistiques qui sont des données du passé:

ÇA NE PRÉDIT EN RIEN L'ÉVOLUTION DE LA MALADIE CHEZ UN MALADE EN PARTICULIER

Ceci d'autant plus que tous sont différents dans l'expression de l'AT, y compris au sein d'une même famille. 
En revanche, ça permet de mieux prendre en charge les personnes atteintes d'AT et donc de modifier favorablement leur avenir.

Pour rendre ce compte-rendu plus facile à parcourir, vous trouverez ci-dessous sur la gauche un menu à onglets correspondant chacun à une session de la conférence. Vu la complexité et la diversité des interventions, j'ai choisi l'ordre chronologique plutôt qu'une synthèse où j'aurais risqué d'oublier des éléments, avec l'inconvénient parfois d'une certaine redondance entre les différents intervenants...

  1. Défis diagnostiques
  2. Médecine respiratoire
  3. Perspectives en clinique
  4. Mécanismes
  5. Chez les adultes
  6. Cancers
  7. Avancées critiques
  8. Neurologie
  9. Priorités
  10. Santé mentale
  11. Traitements en cours
  12. Gestion de l'AT
  13. Posters

Défis diagnostiques et cas inhabituels/difficiles d'AT

Chair: Asbjorg Pedersen (Oslo University Hospital, Norvège) et Maartje Blom (Leiden University Medical Centre, Pays-Bas)

Michel Willemsen (Radboud University Medical Centre, Pays-Bas) : Le spectre de l'implication neurologique dans l'AT

Depuis la découverte du gène en 1995, il a été établi des différences génotype/phénotype. Mais la frontière reste floue. Conclusions et conséquences:

  • Presque tous les patients atteints d’A-T présentent une apparition précoce de symptômes neurologiques.
  • Au sein des formes classiques et variantes d’A-T, il ne semble pas y avoir de corrélation entre la gravité de l’atteinte neurologique et non neurologique.
  • Faire un pronostic est bien plus difficile que de poser un diagnostic.
  • Le traitement doit être hautement personnalisé.
  • Définir des critères de résultat appropriés (dans les essais cliniques) est très difficile.

Mirjam Van Der Burg (Leiden University Medical Centre, Pays-Bas) : Le triangle des défis immunologiques de l'identification précoce de l'AT par le dépistage néonatal de la SCID

Le test TREC (T-cell Receptor Excision Circles) est réalisé à la naissance pour détecter les bébés avec un système immunitaire très faible (comme dans les déficits immunitaires sévères, SCID en anglais).

Il arrive que l’AT soit identifiée fortuitement lors du dépistage néonatal par TREC. Mais tous les patients ne sont pas identifiés: il n’y a par exemple aucune indication que les patients atteints d’AT classique avec HIGM (Hyper-IgM : trop d’anticorps IgM, et pas assez des autres (comme IgG ou IgA)) soient spécifiquement identifiés par le dépistage néonatal.

Par ailleurs, la greffe de cellules souches hématopoïétiques (HSCT: transplantation moelle) peut être envisagée, mais avec beaucoup de précaution car les tentatives jusque-là ont généré 50% de mortalité dans les deux ans: le type de conditionnement est apparu important.

Xiao Peng (Children's Hospital at Montefiore, USA) : Paysage génétique de l'AT et considérations pour le diagnostic génomique

Nous avons actuellement très peu de données de corrélation entre le génotype et le phénotype

  • Nous ne connaissons pas l’impact de la plupart des mutations du gène ATM sur les caractéristiques moléculaires, cellulaires et cliniques
  • Nous ne pouvons pas prédire l’évolution de la maladie chez un patient atteint d’AT simplement à partir de son génotype ATM.
  • Nous ne savons pas encore comment utiliser les résultats du dépistage présymptomatique basé sur le séquençage pour prendre en charge les patients.

Nous disposons de directives de classification des variants propres au gène ATM, mais il n’existe pas de cadre solide pour gérer les VUS (variants de signification inconnue)

  • Pas de tests fonctionnels multiplexés et standardisés pour évaluer les différentes fonctions du gène ATM
  • 1 seul test (phospho-foci clinique dans les lymphocytes) est disponible aux États-Unis pour évaluer la réparation de l’ADN liée à ATM.

Il n’existe actuellement ni traitement définitif ni recommandations de prise en charge consensuelles pour les nombreuses complications cliniques liées à l’AT.

Les ressources en diagnostic et en prise en charge sont inégalement réparties : les personnes à travers le monde — voire même au sein d’un même pays — n’ont clairement pas toutes accès aux mêmes ressources.

Liz McDermott (Nottingham University Hospital NHS Trust, Royaume-Uni) : Déficit immunitaire chez les enfants diagnostiqués dans la petite enfance - expérience récente de la Clinique Nationale AT du Royaume-Uni

Une étude statistique parmi d'autres. Une donnée: on retrouve un déficit en IgG chez environ 15% des malades

Nienke Van Os (Radboud University Medical Centre, Pays-Bas) : Alpha-fœtoprotéine sérique dans l'AT : nouvelles leçons sur un ancien biomarqueur

L'Alpha-fœtoprotéine (AFP) augmente avec l’âge. L'augmentation est plus importante entre 2-12ans puis se stabilise chez les adultes, mais commence par décroître chez les nouveaux nés. Enfin, elle peut être normale chez les variants.

Médecine respiratoire et AT

Chair: Martin Lavin (University of Queensland, Australie) et Rosella Abeti (University College London, Royaume-Uni)

(en ligne) - Sharon McGrath-Morrow (Children's Hospital of Philadelphia, The University of Pennsylvania, USA) : Fonction pulmonaire et marqueurs inflammatoires dans l'AT

Comment optimiser la santé pulmonaire chez les patients atteints d'AT ?

  • Suivre régulièrement l'état de santé pulmonaire dès le diagnostic (quel que soit l'âge).
  • Vacciner contre les maladies prévenables par vaccination (à l'exception de la rougeole) et vérifier les taux de pneumocoques plus d'une fois.
  • Supplémenter avec des gammaglobulines lorsque cela est indiqué.
  • Traiter avec des antibiotiques en cas d'infections des voies respiratoires supérieures et inférieures qui ne se résolvent pas d'elles-mêmes, quel que soit le niveau de fièvre - Ex: toux chronique, rhinorrhée chronique, crépitants, etc.
  • Surveiller la fonction pulmonaire avec une spirométrie, des MIP (pressions inspiratoires maximales) et des MEP (pressions expiratoires maximales) à partir de l'âge de 6 ans.
  • Encourager la force et la bonne posture des membres supérieurs.
  • Envisager l'assistance quotidienne pour la toux afin de recruter les petites voies aériennes, en particulier chez ceux atteints de maladies pulmonaires restrictives.
  • Envisager une bronchoscopie ou des tests d'expectoration pour diagnostiquer des pathogènes des voies respiratoires inférieures et une thérapie dirigée.
  • Envisager une sonde gastrique/NG pour une alimentation complémentaire afin d'optimiser la croissance et la force.

A propos d'inflammation:

  • Les individus atteints de la forme classique d'AT (avec déficit immunitaire) sont plus susceptibles de souffrir d'inflammation systémique (réponse inflammatoire qui affecte l'ensemble du corps).
  • L'inflammation systémique peut être associée à une fonction pulmonaire réduite et à des maladies malignes.
  • Les cibles en aval de l'inflammation pourraient potentiellement être ciblées : telles que IL6 (Interleukine 6, Tocilizumab-IL6R inhibiteur), IL8 (Interleukine 8) et PAI-1 (Inhibiteur de l'activateur du plasminogène de type 1, inhibiteurs Serpine1), en cours d'investigation.
  • L'inflammation pulmonaire devrait être minimisée en utilisant des soins de support agressifs.
  • Des suppléments tels que l'acide α-lipoïque, etc., pourraient être envisagés pour aider à atténuer l'inflammation et le stress oxydatif dans l'AT.

Yossi Shiloh (Tel Aviv University School of Medicine, Israël) : Symptômes respiratoires dans l'AT : exploration de la connexion entre l'instabilité génomique et la sénescence cellulaire

Ce grand spécialiste de l'AT n'a pas pu assister à la conference du fait des évènements en Israël.

Corrine Gaston (Royal Papworth Hospital, Royaume-Uni) : Évaluation pilote de l'échographie de la déglutition (USES) comme outil de surveillance chez les individus atteints d'AT

La chercheuse a cherché à monitorer la fonction de déglutition avec des ultrasons à la place de rayonnement ionisants, délétères dans l’AT. Si les mesures étaient exploitables, des restrictions subsistent, comme le fait de rester immobile pendant l’examen, rendant leur utilisation pour un suivi de l’évolution de la maladie moins pertinente sans étude complémentaire.

Manuela Lo Bianco (University of Catania, Italie) : Exploration des mesures échographiques pour la fonction diaphragmatique dans l'AT

A l'image du projet précédent, la chercheuse a exploré le potentiel de l'échographie appliquée au diaphragme en partant du constat que les tests qui dépendent de la volonté de l'enfant ne sont pas toujours fiables à cause de ses difficultés de coordination motrice. Ses conclusions sont:

  • L'échographie du diaphragme est recommandée comme outil facile à utiliser pour surveiller régulièrement la santé des enfants atteints d'AT
  • Les exercices respiratoires paraissent une bonne méthode de traitement.
  • L'échographie a permis de constater des améliorations dans le fonctionnement et l'épaisseur du diaphragme de l'enfant.
  • Les progrès en force musculaire montrent que les muscles peuvent s'adapter et se renforcer malgré la maladie neurodégénérative.

Perspectives de pertinence clinique

Chair: Malcolm Taylor (Institute of Cancer and Genomic Sciences, University of Birmingham, Royaume-Uni) et Giuliana Giardino (University of Naples 'Federico II', Italie)

Ari Barzilia (Tel Aviv University, Israël) : Le rôle d'un métabolite unique dans l'intégrité et la fonctionnalité cérébelleuses altérées chez les souris déficientes en ATM

Absent du fait des évènements en Israël

Ramsay Bowden (University of Cambridge and Royal Papworth Hospital, Royaume-Uni) : Perspectives de l'analyse des signatures mutationnelles des tumeurs chez les patients AT et les porteurs ATM

Pour comprendre:

Les signatures mutationnelles sont des combinaisons uniques de mutations qui résultent de divers processus de mutation, tels que les erreurs de réplication de l'ADN, l'exposition aux mutagènes, et les anomalies de réparation de l'ADN. Ces signatures sont essentielles pour comprendre les mécanismes de développement des cancers et peuvent être classées en fonction de leur origine et de leur impact. Par exemple, certaines signatures sont associées à des expositions à des cancérogènes, tandis que d'autres peuvent être liées à des anomalies génétiques ou à des facteurs environnementaux. Les analyses de ces signatures aident à identifier des traitements ciblés et à mieux comprendre les interactions entre les mutations et les caractéristiques génomiques des cancers. 

Présentation du chercheur:

L'étude MIDAR cherche à développer des outils génomiques pour guider le traitement et le diagnostic du cancer.

La constitution d'une cohorte plus large nécessitera une collaboration.

Les cancers chez les porteurs d'ATM montrent divers niveaux de perte de l'ATM.

Des signatures mutationnelles distinctes des cancers déficients en ATM n'ont pas encore été identifiées chez les porteurs, mais pourraient être présentes chez les patients atteints d'AT.

Michele Menotta (University of Urbino, Italie) : Expression MiniATM Familiale dans ATTeST : Perspectives moléculaires sur les variantes ATM inhabituelles dans les cellules AT

Pour comprendre:

Les cellules NK, ou cellules tueuses naturelles, sont des lymphocytes du système immunitaire inné qui jouent un rôle crucial dans la défense de l'organisme contre les infections et les tumeurs.

Présentation du chercheur (très complexe):

Le compartiment des cellules NK est maintenu mais redistribué : la fréquence des cellules CD56dim (plus cytotoxiques) est réduite, tandis que celle des cellules CD56bright (immunorégulatrices) et CD56negCD16+ (non conventionnelles, fonction inconnue) augmente.

Le récepteur activateur NKG2D et le point de contrôle immunitaire PD-1 sont respectivement sous- et sur-régulés.

Des niveaux plasmiques élevés d'IL-6 sont associés à des changements phénotypiques dans les cellules NK.

Les ligands solubles pour NKG2D s'accumulent dans le plasma, avec sMICA et sULBP2 étant inversement corrélés avec l'expression du récepteur.

Les cellules NK conservent la capacité de produire de l'IFN-γ en réponse à des stimuli, bien qu'à des niveaux réduits, mais ont une activité cytotoxique fortement altérée, qui est négativement associée à des niveaux plasmiques élevés de TGF-β.

Perspectives :

Étudier l'association entre les facteurs plasmiques immunorégulateurs et les altérations des cellules NK lors de l'apparition du cancer ou des infections récurrentes/chroniques (biomarqueurs).

Stimuler la fonction des cellules NK des patients (nouvelles immunothérapies contre le cancer).

Margherita Doria (Bambino Gesu' Children's Hospital, Italie) : Les cellules NK dysfonctionnelles s'ajoutent aux défauts de l'immunité adaptative dans l'AT

 Pas de notes, désolé

Mécanismes causant leS SYMPTÔMES DE L'AT

Chair: Ramsay Bowden (University of Cambridge and Royal Papworth Hospital, Royaume-Uni)

Cette partie de la conférence était particulièrement technique.

Martin Lavin (University of Queensland, Australie) : Un métabolisme énergétique défectueux contribue à la dysfonction mitochondriale dans l'AT

Dans l'AT, on constate:

  • La reprogrammation de la glycolyse dans les cellules AT.
  • Augmentation de la consommation d'oxygène cellulaire (OCR).
  • Réduction de la production d'ATP.
  • Taux métabolique plus élevé pour soutenir les fonctions cellulaires de base.
  • Demande énergétique accrue.
  • Découplage mitochondrial dans la chaîne de transport d'électrons (ETC).

Le heptanoate (C7) a corrigé tout cela et:

  • Réduit les niveaux de lactate et de lactate déshydrogénase (LDH).
  • Restaure le rapport pyruvate et Acétyl-CoA.
  • Réduit la consommation d'oxygène cellulaire (OCR).
  • Augmente la production d'ATP.
  • Améliore globalement le métabolisme énergétique dans les cellules AT.

Il y a donc un potentiel thérapeutique de l'heptanoate pour les patients atteints d'AT. Ces travaux sont à rapprocher de l’essai clinique avec la triheptanoine dont un article a été publié récemment: https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352396425002841

Peter McKinnon (St Jude's Children's Research Hospital, USA) : Fonction de l'ATM dans le système nerveux

Une étude sur les mécanismes des cassures double-brin liées à ATM dans les neurones

Tanya Paull (University of Texas at Austin, USA) : Stress transcriptionnel et changements d'expression génique dans l'AT

Les schémas d'expression génétique sont extrêmement différents dans le tissu cérébral des patients atteints d'AT (cervelet) comparé à ceux des individus non affectés :

  • Plusieurs centaines de gènes sont affectés dans le cervelet des patients atteints d'AT (la plupart sont sous-régulés).
  • Relativement peu de changements dans le tissu cortical.
  • Les gènes indépendamment associés avec l'ataxie cérébelleuse sont dysrégulés dans le tissu cérébelleux des patients atteints d'AT.
  • Les voies communes incluent la signalisation du calcium, la maintenance du génome, les canaux potassiques, la phosphorylation oxydative et le métabolisme, l'épissage de l'ARN.

Il est difficile de savoir si ces changements sont une cause ou une conséquence de la neurodégénérescence.

Questions clés sur le stress transcriptionnel dans l'AT

  • Quelles sont les causes des cassures simple-brin de l'ADN dans les cellules déficientes en ATM ?
  • Les changements dans l'expression des gènes se produisent-ils dans les neurones déficients en ATM indépendamment de la perte cellulaire due à la neurodégénérescence ?
  • À quel point les hybrides ARN/ADN et les R-loops sont-ils importants dans la génération des dommages à l'ADN dans les cellules AT ?
  • Quels sont les principaux types de cellules dans lesquels l'altération de la transcription est la plus importante (par exemple, les cellules de Purkinje, les astrocytes, la microglie) ?

Le sujet abordé ici est proche du travail avancé de Gaelle LEGUBE financé par ATEurope

Kim Chow (Chinese University of Hong Kong) : L'alpha-cétoglutarate atténue la dépendance mitochondriale à la glutamine résultant de l'inflexibilité métabolique induite par la résistance à l'insuline dans l'AT

Les fonctions d'ATM agissent comme un interrupteur finement réglé qui facilite la communication entre les signaux d'insuline endocriniens et le cadre métabolique intracellulaire complexe.

Les cellules de Purkinje sont sensibles à l'insuline, en particulier celles exprimant Zebrin-II/ALDOC, qui sont abondantes dans les lobes postérieur et flocculonodulaire du cervelet vermien, et sensibles aux changements métaboliques associés à une déficience en ATM.

Les déficiences métaboliques périphériques sont potentiellement un facteur de risque négligé contribuant aux changements neurodégénératifs et à l'ataxie dans l'AT.

Marco Foiani (IFOM, Milan, Italie) : Vulnérabilité mécanique des cellules de Purkinje conduisant à des invaginations de l'enveloppe nucléaire, à l'hyperméthylation de la chromatine et à la méchano-dysfonction chez les patients AT

Les cellules de Purkinje sont les cellules les plus fragiles mécaniquement de l’organisme: l'ataxie télangiectasie est aussi une maladie qui affecte le fonctionnement mécanique des cellules.

Dysfonctions des cellules de Purkinje

  • Vulnérabilité mécanique
  • Déformation nucléaire
  • Hyperméthylation de H3 (changements dans la façon dont les gènes sont contrôlés dans ces cellules)
  • Arrêt des gènes de Purkinje

Dysfonctions de la microglie (un autre type de cellule cérébrale)

  • Défauts mécaniques migratoires
  • Stress mitochondrial et fuite d'ADN mitochondrial (les mitochondries sont des cellules qui produisent de l'énergie)
  • Inflammation

Conclusions

  • Une partie des mécanismes cellulaires est contrôlée par ATM
  • Les défauts de l'ATM entraînent une vulnérabilité mécanique sélective des noyaux des cellules de Purkinje (et de la microglie ?)
  • L'inhibition pharmacologique de la désacétylation des histones ou des histones méthyltransférases sauve les anomalies nucléaires des cellules de Purkinje de l'ataxie télangiectasie (AT-PC).

Sam Nayler (QIMR Berghofer Medical Research Institute, Queensland, Australie) : Organoïdes cérébelleux pour comprendre la pathogénèse de la maladie dans l'AT : métabolisme énergétique, dialogue neuro-immunitaire et thérapeutiques

Le Troriluzole est une version améliorée du riluzole, mieux absorbé par le corps et moins nocif pour le foie. Il améliore la pénétration et la stabilité du système nerveux central (SNC).

Il est étudié pour le traitement de l'ataxie spinocérébelleuse et de la maladie d'Alzheimer mais les essais de phase 2/3 pour l'ataxie ont montré des résultats mitigés.

Il pourrait également agir sur la microglie pour atténuer l'inflammation (en réduisant l'activation excessive des récepteurs NMDA, la surcharge en Ca2+, et la mort neuronale excitotoxique).

Pour plus d'informations, vous pouvez consulter l'article via le lien suivant : https://www.prnewswire.com/news-releases/biohaven-announces-fda-acceptance-and-priority-review-of-troriluzole-new-drug-application-for-the-treatment-of-spinocerebellar-ataxia-302373056.html (PMID: 39214859).

Autres problèmes cliniques affectant les adultes atteints d'AT

Chair: Claudio Pignata (Federico II University, Italie) et Emily Petley (University of Nottingham, Royaume-Uni)

Vincenzo Costanzo (IFOM-ETS, Milan, Italie) : Comprendre et corriger les dysfonctions métaboliques dans les cellules déficientes en ATM

Anomalie de la régulation du glycogene

Howard Lederman (John Hopkin's University School of Medicine, USA) : Nouveaux problèmes chez les patients plus âgés : surprises alors que nous améliorons le traitement de l'immunodéficience, des maladies pulmonaires et des malignités lymphoïdes

Bonne nouvelle concernant les adultes atteints d'A-T:

Les personnes atteintes d'A-T vivent significativement plus longtemps qu'au moment de l'établissement de la clinique Hopkins aux USA en 1995.

Les raisons:

  • Reconnaissance de la dysfonction de déglutition comme une cause majeure de maladie pulmonaire
  • Meilleure gestion de l'immunodéficience et traitement plus agressif de la maladie pulmonaire
  • Traitement réussi des cancers des cellules B.

Mauvaises nouvelles ou problèmes émergents chez les adultes:

  • Spectre différent de cancers qui sont plus difficiles à traiter que les leucémies et les lymphomes
  • Maladie du foie: stéatohépatite non alcoolique, conduisant parfois à la cirrhose
  • Résistance à l'insuline
  • Hypercholestérolémie
  • Problèmes psychosociaux (isolement, sentiment d'inutilité, dépression...)

Statistiques spécificiques de cancers chez 505 patients A-T:

  • 85 patients (17%) ont eu un total de 90 cancers (5 ont eu des malignités secondaires)
  • 11,7% ont développé un cancer avant l'âge de 20 ans, comparé à 0,035% des enfants dans la population générale (augmentation de 33 fois)
  • 67% sont décédés, principalement du cancer ou d'une complication directe du traitement

Causes du cancer

  • Réparation altérée des cassures de l'ADN
  • Surveillance immunitaire altérée
  • Autres ?

Traitement du cancer chez les patients A-T

  • Cancers lymphoïdes
    • Meilleurs résultats avec une toxicité moindre pour la maladie des cellules B grâce à l'introduction de traitements biologiques (par exemple, Rituximab, inhibiteurs de Btk)
    • Toujours de grands problèmes de toxicité lors du traitement de la maladie des cellules T
    • Nécessité d'avoir des essais cliniques multi-nationaux
    • Nouvelles approches biologiques
    • Envisager les cellules CAR-T (immunothérapie ciblée) plus tôt dans le processus, pas comme un dernier recours
  • Tumeurs solides
    • Les régimes de chimiothérapie standard sont extrêmement toxiques (et pas très utiles pour les personnes sans A-T qui ont un stade 3 ou 4 de la maladie)
    • Les inhibiteurs de checkpoint ne sont pas susceptibles d'être utiles dans l'AT en raison des déficits sous-jacents des cellules T

Surveillance du cancer chez les adultes atteints d'AT

  • Devrions-nous commencer le dépistage ? Si oui, pour quels cancers et avec quels tests ?
  • Scanner vs. IRM vs. échographie.
  • Coloscopie ou sondes moléculaires dans les selles ?
  • Identification des personnes atteintes d'AT à haut risque :
    • Défauts spécifiques du gène ATM ?
    • Mutations co-existantes de BRCA1/2
    • Antécédents familiaux.

Dépistage des maladies du foie et du syndrome métabolique

  • Le dépistage est facile : tests annuels AST/ALT ; panel lipidique, HgbA1c.
  • Quel est le problème physiopathologique sous-jacent ?
  • La maladie est-elle intrinsèque aux hépatocytes ?
  • Est-elle secondaire à l'inflammation ?
  • Mesurer la néoptérine ; voie de l'interféron de type 1 (panel de cytokines, IL-18, CXCL9) ; SERPINE1, GP30 (IL6ST).

Conclusions

Nous avons la chance d'avoir des personnes atteintes d'AT vivant plus longtemps, mais cela s'est fait au prix d'un nouvel ensemble de problèmes à comprendre et à gérer.

=> Nous devons travailler dur pour rendre cette vie plus longue meilleure physiquement et mentalement aux personnes atteintes d'AT

William Whitehouse (University of Nottingham, Royaume-Uni) : Événements endocriniens et métaboliques chez les enfants atteints d'AT traités à long terme avec la dexaméthasone sodique phosphatée encapsulée dans les érythrocytes (eDSP)

Le programme (ex-Erydex) est également abordé plus loin dans ce compte-rendu. Voici un résumé simplifié des résultats du traitement pour les enfants atteints d'Ataxie-Télangiectasie (AT) sur le centre anglais:

  • Effets secondaires : Les problèmes liés aux hormones et au métabolisme n'étaient pas fréquents ou graves.
  • Faible taux de fer : Environ 29 % des enfants avaient un faible taux de fer dans le sang, et ce nombre a augmenté à environ 40 % après 6 et 24 mois de traitement.
  • Poids et métabolisme : Il n'y a pas eu de problèmes significatifs de prise de poids ou de métabolisme du sucre.
  • Fonction surrénalienne : Seulement 2 % des enfants ont montré une diminution de l'activité des glandes surrénales.
  • Croissance : Les enfants traités ont maintenu une bonne croissance, ce qui n'est pas toujours le cas pour les enfants non traités atteints d'AT.
  • Santé osseuse : Une légère diminution de la densité osseuse a été observée sur deux ans, probablement due à la maladie elle-même.
  • Sécurité globale : Aucune complication métabolique ou hormonale grave n'a été observée avec le traitement à long terme.

En résumé, le traitement semble sûr et efficace pour maintenir la croissance et gérer certains symptômes de l'AT sans causer de problèmes métaboliques ou hormonaux graves.

Cancers dans l'AT

Chair: Tatjana Stankovic (Institute of Cancer and Genomic Sciences, University of Birmingham, Royaume-Uni) et Sandeep Potluri (Birmingham Children's Hospital, Royaume-Uni)

Richa Sharma (Cleveland Clinic, USA) : Prévalence du cancer, résultats et toxicités liées au traitement chez les patients AT

Traiter les cancers dans l'AT est toujours un équilibre fragile à trouver entre toxicité et efficacité.

  • Manque de protocoles : Il n'existe pas de protocoles standard pour traiter le cancer chez les patients AT, et les traitements peuvent causer des effets secondaires graves sur les organes.
  • Stratégies actuelles : Pour réduire les effets secondaires, les médecins essaient de diminuer les doses de chimiothérapie et d'éviter ou de limiter l'utilisation de la radiothérapie et d'autres traitements qui peuvent être toxiques pour d'autres organes.
  • Succès variables : Les traitements, qu'ils soient ajustés ou non, ont eu des résultats variés en termes de rémission durable du cancer.
  • Manque d'expérience avec les thérapies ciblées: Il y a un manque d'expérience avec les thérapies ciblées, qui peuvent aggraver d'autres problèmes de santé existants.
  • Essais cliniques: Les essais cliniques visant à trouver un équilibre entre l'efficacité du traitement et la minimisation des effets secondaires ont été difficiles à mener en raison de la rareté de la maladie AT.

En résumé, bien que des progrès aient été réalisés, le traitement du cancer chez les patients A-T reste complexe et nécessite une approche personnalisée pour équilibrer l'efficacité et la sécurité.

Le travail de l'équipe a aussi permis:

  • de confirmer la prédominance des lymphomes non hodgkiniens (NHL) parmi les individus atteints d'AT.
  • d'identifier des résultats nouveaux et importants:
    • Les individus de plus de 18 ans ont une incidence significativement élevée de cancers solides
    • Une thérapie contre le cancer non atténuée peut entraîner de mauvais résultats de survie.
    • Les toxicités des organes associées à la thérapie surviennent indépendamment de la réduction de la dose.
    • Les toxicités neurologiques et gastro-intestinales sont plus courantes que ce qui est rapporté.
    • Les analyses génomiques suggèrent que des exons spécifiques d'ATM et des types de variants peuvent être associés à un risque accru de cancer chez les individus atteints d'AT.

Sara Elitzur (St Jude Children's Research Hospital, USA) : L'approche clinique des patients atteints d'AT et de malignités hématologiques : traitement et surveillance

Voici les recommandations annuelles pour le dépistage et la surveillance du cancer chez les enfants atteints de troubles de l'instabilité génomique:

  • Analyses de sang annuelles: les analyses de sang annuelles ne font pas partie des recommandations pour la surveillance du cancer chez les enfants atteints de ces troubles.
  • Évaluation rapide des symptômes : si des signes ou des symptômes qui pourraient indiquer une leucémie ou un lymphome apparaissent, il est important de consulter rapidement un médecin pour une évaluation rapide.
  • Surveillance des tumeurs solides : les examens réguliers comme l'IRM du corps entier ne sont généralement pas nécessaires pour les enfants, car les tumeurs solides sont rares chez eux (moins de 5 %).
  • Examen physique annuel: un examen physique annuel est important. Cela inclut un examen de la peau et une attention particulière à tout signe ou symptôme qui pourrait indiquer un problème de santé. Il est également tout aussi important d'éviter une exposition excessive au soleil et d'utiliser des mesures de protection solaire.
  • Équipe de soins multidisciplinaire: la prise en charge de votre enfant devrait être à l'idéal assurée par une équipe de professionnels de santé incluant des neurologues, des immunologistes, des pneumologues, des généticiens, des oncologues, des nutritionnistes, des ergothérapeutes et des physiothérapeutes.

Ces recommandations visent à assurer une surveillance et une prise en charge complètes pour les enfants atteints de troubles génétiques.

Renata Neeves (University of Nottingham, Royaume-Uni) : Faisabilité de l'IRM corporelle totale pour le dépistage du cancer chez les enfants et les jeunes atteints d'AT : une étude transversale à méthodes mixtes

Voici un résumé des observations, conclusions et de l'expérience des participants concernant l'utilisation de l'IRM corps entier (WB-MRI) pour les enfants et jeunes atteints d'AT :

  • 83 % des examens ont été complétés à plus de 50 % du seuil requis.
  • 93 % des images étaient d'une qualité acceptable à excellente, dépassant le seuil de 65 %.
  • Évaluation des anomalies : 25 % des participants nécessitent une évaluation clinique ou une imagerie supplémentaire.
  • Granulomes cutanés, viscéraux et osseux.
  • Œdème sous-cutané dû à des injections récentes d'immunoglobuline et de vaccins.
  • Kystes bénins et ganglions lymphatiques proéminents.
  • Anomalie du signal de la moelle osseuse localisée.

Expérience des participants

  • Avis globalement positif donné par les enfants/jeunes personnes atteintes d'A-T.
  • Anxiété à court terme avant l'examen IRM et les résultats.
  • La préparation et le soutien sont essentiels pour surmonter les défis de l'IRM.
  • Attitude globalement positive de la part des familles avec des niveaux élevés de satisfaction et d'acceptabilité.

En résumé, l'IRM corps entier est une méthode faisable et généralement bien acceptée pour surveiller les enfants et jeunes atteints d'A-T, bien qu'elle nécessite une bonne préparation et un soutien adéquat pour minimiser l'anxiété et maximiser le confort des participants.

Avancées critiques

Chair: David Coman (Queensland Children's Hospital, Australie) et Bruno Salomone Gonzales (University of Bristol, Royaume-Uni)

Margherita Rossi (IRCCS San Raffaele Institute, Milan, Italie) : Exploiter le trans-épissage de la protéine ATM pour établir une thérapie génique efficace pour l'AT

Le trans-épissage est un processus moléculaire qui permet de combiner des segments d'ARN provenant de différents gènes ou de différentes parties d'un même gène. Ce mécanisme peut se produire naturellement dans certaines cellules, mais il peut également être exploité en laboratoire pour des applications thérapeutiques:

  • Processus naturel : dans certaines conditions, des segments d'ARN messagers (ARNm) provenant de différents gènes peuvent être épissés ensemble. Cela signifie que des parties de différents ARN sont coupées et recollées pour former un nouvel ARN fonctionnel.
  • Applications thérapeutiques : en laboratoire, les scientifiques peuvent utiliser le trans-épissage pour corriger des mutations génétiques. Par exemple, si un gène est muté et ne fonctionne pas correctement, le trans-épissage peut être utilisé pour remplacer la partie mutée par une partie fonctionnelle d'un autre ARN.
  • Vecteurs lentiviraux : pour introduire ce processus dans les cellules, les chercheurs utilisent souvent des vecteurs lentiviraux. Ces vecteurs sont des virus modifiés qui peuvent transporter des segments d'ARN ou d'ADN dans les cellules sans causer de maladie. Ils sont utilisés pour livrer les segments d'ARN nécessaires au trans-épissage.
  • Correction de mutations : dans le contexte de l'Ataxie-Télangiectasie, le trans-épissage peut être utilisé pour corriger les mutations dans le gène ATM. Cela pourrait potentiellement restaurer la fonction normale de la protéine ATM, ce qui est crucial pour la santé cellulaire.

Dans cette étude, les chercheurs ont travaillé sur :

  • La faisabilité du système : les chercheurs ont montré qu'il est possible d'utiliser des vecteurs lentiviraux pour le trans-épissage. 
  • Points de coupure ATM : Ils ont identifié des points spécifiques dans le gène ATM où le trans-épissage peut se produire. Cela a été testé avec un gène rapporteur appelé EGFP, qui permet de visualiser si le processus fonctionne.

Prochaines étapes :

  • Synthèse de plasmides : ils prévoient de créer des plasmides (des petites molécules d'ADN) contenant le gène ATM modifié pour des tests en laboratoire.
  • Production de vecteurs lentiviraux : ces plasmides seront utilisés pour produire des vecteurs lentiviraux chez un partenaire aux Pays-Bas.
  • Évaluer l'efficacité en laboratoire :
    • Co-infection de cellules : ils vont infecter des cellules en laboratoire avec ces vecteurs pour voir si le gène ATM complet est produit après le trans-épissage.
    • Tests fonctionnels : Ils vont ensuite faire des tests pour voir si le gène ATM fonctionne correctement et si cela corrige les problèmes causés par la mutation.

 

Giuliana Giardino (University of Naples 'Federico II', Italie) : Évaluation de l'efficacité du trans-épissage des protéines médiées par les split-intéines pour corriger le défaut génétique de l'AT 

Le chercheur commence par expliquer les avantages et inconvénients de deux types de vecteurs viraux en thérapie génique. Ceux-ci sont aussi présentés dans d'autres interventions:

Lentivirus (LV)

- Avantages :

  • Production efficace : les lentivirus peuvent être produits en grande quantité et de manière directe.
  • Intégration génomique : ils peuvent insérer le gène thérapeutique directement dans l'ADN de la cellule, ce qui signifie que le gène sera présent dans toutes les cellules filles lorsque la cellule se divise.
  • Efficacité d'infection: ils sont très efficaces pour infecter certains types de cellules, comme les cellules souches du sang, même en dehors du corps.

- Inconvénients :

  • Intégration aléatoire : l'insertion du gène peut se faire à des endroits aléatoires dans l'ADN, ce qui peut potentiellement causer des problèmes comme le développement de cancers.
  • Taille et propagation : leur grande taille limite leur capacité à se propager dans les tissus du corps.

Adénovirus Associés (AAV)

- Avantages :

  • Production facile: comme les lentivirus, les AAV peuvent être produits en grande quantité.
  • Non-intégration: contrairement aux lentivirus, les AAV ne s'intègrent pas dans l'ADN de la cellule. Ils restent sous forme d'ADN épisomal, ce qui réduit le risque de causer des mutations.
  • Polyvalence : il existe de nombreuses variantes d'AAV qui peuvent cibler différents organes, ce qui les rend utiles pour traiter diverses maladies.

- Inconvénients :

  • Perte pendant la division cellulaire : comme les AAV ne s'intègrent pas dans l'ADN, ils peuvent être perdus lorsque les cellules se divisent.
  • Réponse immunitaire : les AAV peuvent provoquer une réponse immunitaire, ce qui peut limiter leur utilisation à un traitement ponctuel plutôt qu'à un traitement continu.

Ces vecteurs viraux sont des outils puissants en thérapie génique, mais ils ont chacun leurs propres avantages et inconvénients qui doivent être pris en compte lors de leur utilisation pour traiter des maladies génétiques.

Le gène ATM étant très (trop) grand pour être transporté en un seul morceaux n'est pas possible avec ces vecteurs: le partager est la solution envisagée, avec les avantages suivants:

  • Expression stable de la protéine ATM fonctionnelle.
  • Ne pas diffuser et éviter de créer une toxicité dans les organes cibles.

Les cellules souches hématopoïétiques autologues (ou HSPC autologues) désignent des cellules souches prélevées sur un individu lui-même (d'où le terme "autologue") en vue d'être réinjectées après un traitement ou une modification.

Une fois modifiées, elles corrigent le gène, ce qui permet d’éviter les événements de maladie du greffon contre l’hôte (GvHD) (rejet) et la nécessité d’un donneur HLA compatible.

 Des résultats encourageants ont été obtenus sur des souris avec cette technique de division d’ATM pour mieux le transporter.

 

(en ligne) - Tim Yu (Harvard Medical School, USA), Claudio DeGusmao (Harvard Medical School, USA) et Valerie Natale (Forgotten Diseases Research Foundation, USA) : Une thérapie ASO investigationnelle spécifique aux mutations pour l'AT

Les Oligonucléotides AntiSens (ASO) sont de petits fragments d’ARN synthétiquement modifiés (15–20 nucléotides de long).

Ils sont:

  • Simples à fabriquer
  • Optimisés chimiquement pour la distribution et la tolérance

On peut les comparer à des petites clés qui se fixent sur un message génétique pour le modifier. Ils ont deux utilisations principales:

Corriger ou renforcer un message génétique

  • Les gènes donnent des instructions sous forme de pré-ARNm (un premier brouillon du message).
  • Ce brouillon contient des parties utiles (exons) et des parties inutiles (introns).
  • L’ASO peut aider à recoller correctement les morceaux utiles (exons), un peu comme si on corrigeait une faute de frappe dans un texte.
  • Résultat : la cellule peut fabriquer plus (ou mieux) la protéine manquante.

Bloquer un message défectueux

  • Parfois, un gène envoie une mauvaise instruction qui produit une protéine nuisible.
  • L’ASO peut donner l’ordre de détruire ce mauvais message grâce à une “gomme naturelle” appelée RNase H.
  • Résultat : la protéine toxique n’est plus fabriquée.

Une limitation cependant : un ASO correspond à une seule mutation. À partir des données de la Cohorte américaine, sur 235 patients, seuls 15 % étaient éligibles à un traitement par ASO. Par ailleurs, pour traiter ces 15%, il faudrait développer 15 ASO différents.

Néanmoins, la difficulté est désormais moins technique qu'administrative et financière. Non seulement le traitement coûte cher, mais pour chaque essai d'un nouvel ASO, Il faut entamer des démarches administratives pour obtenir les autorisations nécessaires à un nouveau traitement.

De plus, le traitement est tout de même assez lourd dans la mesure où il s’agit sur cet essai de réaliser une injection dans le liquide céphalo-rachidien tous les trimestres environ, avec toute une batterie d’examens de contrôle, car il n'y a pas d'effet permanent.

Malgré toutes ces difficultés, Tim Yu a projeté une vidéo montrant les deux enfants traités après plusieurs années. Ils avaient six et huit ans au moment de la vidéo. Ce que j’ai vu m’a paru EXTRAORDINAIRE, avec notamment Matisse parcourant en marchant une poutre de gymnastique rapidement et sans aucune assistance !!!

L’équipe reste prudente car ils sont encore à l’âge où la dégradation liée à l'AT n’est pas encore très apparente, mais aussi parce que cette technique ne permet pas de traiter tous les problèmes, qu’ils soient neurologiques ou immunologiques. 

Mais quel progrès !!!

 

Matthis Synofzik (University of Tubingen, Allemagne) : Amener les thérapies ASO pour les patients AT en clinique à grande échelle : une plateforme du laboratoire au chevet pour le développement personnalisé d'ASO

Comme dit précédemment , un des grands freins de la recherche est le parcours administratif nécessaire pour valider un essai clinique. La proposition du professeur Matthis Synofzik est de déposer devant les autorités sanitaires des demandes d’autorisations pour des familles de traitement, comme par exemple pour les ASO, Le gain de temps pourrait être considérable.

 

James Dixon (University of Nottingham, Royaume-Uni) : Thérapie génique ATM pénétrant le cerveau pour le sauvetage phénotypique transitoire ou stable des cellules de patients AT

La méthode GET gene delivery nanotechnology cherche à utiliser des peptides pour encapsuler des molécules d’ADN ou des gènes afin de les amener dans les cellules sans utiliser de vecteur viraux. Ainsi:

  • Les chercheurs ont reconstruit le gène ATM de manière plus stable et plus facile à utiliser en thérapie.
  • Ils ont montré que ce gène pouvait être introduit et fonctionner dans des cellules de patients atteints d’AT et dans des tissus cérébelleux de rat.
  • De nouvelles formulations ont été créées pour que le traitement puisse atteindre le cerveau sans utiliser de virus.

Résultats:

  • La méthode GET a permis une expression sûre du gène ATM reconstruit dans différentes parties du cerveau.
  • Élaboration d’une stratégie d’intégration en site sûr pour des délivrances successives et une correction cumulative de la fonction ATM
  • Preuve de concept d’une correction améliorée et d’une meilleure expression du transgène grâce à des délivrances successives dans les cellules de patients A-T

 

  • En résumé :
    Ces travaux montrent qu’il devient possible d’imaginer, à l’avenir, un traitement basé sur l’apport répété d’une version réparée du gène ATM, capable de fonctionner dans le cerveau de manière sûre et efficace.

 

Masatoshi Takagi (Institute of Science, Japon) : Développement d'un vecteur d'expression de l'adénovirus ATM capable d'intégration génomique

Cette présentation du chercheur japonais est l'occasion de passer en revue les différentes techniques de thérapie génique. 

Dans la thérapie génique, on utilise souvent des virus modifiés comme des “véhicules” pour apporter un gène réparé dans les cellules.
Chaque type de virus a ses avantages et ses limites :

  • Rétrovirus : peuvent transporter seulement de petits gènes (5–6 kb). Problème : il existe un risque rare mais possible d’induire un cancer.
  • Lentivirus : peuvent transporter un peu plus (jusqu’à 9 kb), mais en pratique, ils n’arrivent souvent qu’à 5–6 kb.
  • Virus adéno-associés (AAV) : très utilisés car ils sont assez sûrs, mais ne peuvent transporter que de petits gènes (5 kb max).
  • Adénovirus : peuvent transporter de très gros gènes (jusqu’à 20 kb), mais l’effet est temporaire et ils déclenchent souvent de l’inflammation.

En résumé :
Il n’existe pas encore de véhicule viral parfait pour transporter de grands gènes comme ATM (qui est très gros). Les chercheurs travaillent donc à trouver ou inventer de meilleures solutions.

Comme d’autres, le chercheur Japonais a essayé de diminuer la taille du gène ATM, pour qu’il puisse être transporté par vecteur viral. mais ses recherches n'ont pas abouti. Quelles sont les stratégies pour contourner la limite de taille du gène ATM:

  1. Mini-gènes / versions tronquées
    • Les chercheurs créent une version raccourcie du gène ATM qui conserve les parties essentielles pour sa fonction.
    • Cela permet de rester en dessous de la limite de capacité des vecteurs (par exemple l’AAV).
    • Limite : ces versions peuvent ne pas reproduire toutes les fonctions normales d’ATM.
  2. Dual ou multi-vecteurs
    • On divise le gène ATM en plusieurs morceaux, chacun transporté par un virus séparé (par ex. deux AAV).
    • Une fois dans la cellule, les morceaux peuvent se recoller pour reformer le gène complet.
    • Limite : le recollage n’est pas toujours efficace, donc l’expression peut être faible.
  3. Trans-splicing ou transépissage
    • On envoie deux morceaux d’ARN qui se “recousent” ensemble pour donner un ARNm complet.
    • C’est une sorte de “réparation de message génétique” à l’intérieur de la cellule.
    • Prometteur, mais techniquement difficile à rendre fiable.
  4. Technologies non virales: au lieu d’utiliser des virus, on utilise des méthodes comme :
    • Nanoparticules lipidiques (LNP) (comme pour les vaccins à ARNm)
    • Polymères spéciaux ou formulations chimiques permettant au gène d’entrer dans la cellule.
    • Avantage : on peut transporter plus gros que dans un virus.
    • Limite : l’efficacité dans le cerveau est encore faible.
  5. ARN messager (ARNm) directement
    • Au lieu de livrer le gène ADN complet, on donne directement l’ARNm déjà prêt à fabriquer la protéine ATM.
    • Comme pour les vaccins COVID-19 à ARNm, mais en plus grand.
    • Avantage : évite les risques d’intégration dans l’ADN.
    • Limite : l’ARNm est fragile et ne dure que peu de temps → il faut répéter les administrations.
  6. Édition du gène existant (CRISPR/Cas9, base editing, prime editing)
    • Plutôt que de livrer un nouveau gène complet, on corrige directement le gène ATM déjà présent dans les cellules.
    • Très intéressant, mais complexe car le gène est énorme et les mutations sont très variées.

En résumé :

Le gène ATM est trop grand pour les vecteurs viraux classiques.
Les chercheurs travaillent sur plusieurs solutions :

  • soit raccourcir le gène (mini-gènes)
  • soit le diviser en morceaux
  • soit passer par de nouvelles technologies (nanoparticules, ARNm direct, édition du génome).

NEUROLOGIE CLINIQUE

Chair: Barbara Pietrucha (Children's Memorial Health Institute, Pologne) et May Yung Tiet (Cambridge Medical School, Royaume-Uni)

(en ligne) - Tom Crawford (John Hopkins Hospital, USA) : Développement et valeur des mesures cliniques de la fonction neurologique

Tom Crawford, neurologue spécialiste de l’AT bien connu, a posé la problématique de l’évaluation des symptômes neurologiques en rapport avec les futurs essais cliniques qui se préparent. S’agissant d’une problématique de spécialiste, je ne juge pas utile de vous en faire le compte rendu complet, d'autant plus que cette présentation a posé plus de questions qu’elle n’en a résolues.

Franziska Hoche (Harvard Medical School, USA) : La biologie neurovasculaire de l'AT

Vers l’âge de 12 ans et plus, on commence à voir à l’IRM des petites lésions dans les vaisseaux du cerveau chez les personnes atteintes d’AT. Ces lésions peuvent correspondre à de petites hémorragies.

Ces problèmes vasculaires continuent d’évoluer avec l’âge et peuvent entraîner des complications comme des saignements ou des oedèmes, alors que les difficultés motrices (mouvements, équilibre, coordination) atteignent un plateau.

Les chercheurs formulent l'hypothèse que ces lésions vasculaires sont la conséquence de nombreuses années de remodelage vasculaire lié à plusieurs voies de signalisation dépendant de la kinase ATM. Ce processus peut résulter d’une combinaison de vieillissement vasculaire prématuré, stress oxydatif, contraintes mécaniques, inflammation, dysfonctionnement des cellules endothéliales, fuite de la barrière hémato-encéphalique (BHE), ou remodelage vasculaire.

Ces découvertes sont importantes non seulement pour comprendre la maladie, mais aussi pour préparer les futurs essais cliniques, les thérapies géniques, et améliorer la prise en charge médicale au quotidien.

Emily Petley (University of Nottingham, Royaume-Uni) : Histoire naturelle de l'AT N-HAT dans la population britannique

Reprise de chiffres sur les types de cancers, l’âge de l’apparition et la différence entre classiques et variants

Trudy Burgers et Asbjorg Stray-Pedersen (Oslo University Hospital, Norvège) : Développement et utilité d'une batterie de tests neuro-moteurs combinés dans l'AT

Présentation de tests neurologiques filmés rapides et ludiques (donc plus fiables car naturels, à comparer aux mêmes tests réalisés dans le formalisme d'un cabinet médical)

Priorités pour faire avancer les essais cliniques

Chair: Howard Lederman (John Hopkin's University School of Medicine, USA) et Nienke van Os (Radboud University Medical Centre, Pays-Bas)

Divya Kulkarni (Massachusetts General Hospital/Harvard Medical School, USA) : Progression de la maladie dans l'AT : étude des dispositifs portables à domicile

Je vais m’attarder un peu sur cette présentation de la chercheuse Divya Kulkarni avec qui nous avons beaucoup échangé. Nous sommes d'ailleurs toujours en contact. 

Au sein du laboratoire du Pr Gupta, elle a en effet mené une étude sur des patients atteints d'AT visant à mesurer les symptômes neurologiques à l'aide de dispositifs portés au poignet et à la cheville.

ATEurope avait initié une étude de faisabilité comparable avec le dispositif SYDE promu par le Pr Laurent SERVAIS. J’ai d’ailleurs emporté avec moi pour la conférence un poster présentant l’étude préliminaire (cf onglet "Posters").

De tels dispositifs vont devenir rapidement incontournables pour mesurer objectivement les symptômes neurologiques dans nombre de maladies. Les échelles utilisées jusqu'ici (type SARA) sont des échelles d'observation humaine, donc subjectives. Cela les rend discutables lorsqu'il s'agit de valider des progrès faibles dans un essai clinique par exemple.

Pour l’AT, les équipes du laboratoire américain et de SYDE ont d’évidentes complémentarités. Suite à la conférence, nous avons fait en sorte de les mettre en contact. Il est apparu que l'équipe américaine est satisfaite de ses algorithmes, mais pas du matériel utilisé. Or le dispositif SYDE a lui déjà été approuvé par l'agence de santé européenne et fonctionne très bien, que ce soit le matériel ou les algorithmes. Mais ceux-ci n'ont pas été testés donc validés pour l'AT.

Point de situation au 27 Novembre 2025:

Le laboratoire américain devrait utiliser des dispositifs SYDE en utilisant leur propre logiciel. Le professeur SERVAIS suggère néanmoins d'effectuer une étude avec le logiciel de SYDE, notamment parce qu'il a déjà été approuvé par les autorités médicales européennes pour une autre maladie. Comme dit précédemment, nous avons déjà validé la pertinence d'une telle étude grâce à la participation de quelques familles. Le comité scientifique examinera bientôt l'utilité d'aller plus loin. 

Maureen Lefton-Greif (John Hopkin's University School of Medicine, USA) : Vers la préparation des essais cliniques : l'échelle fonctionnelle de l'AT de ce qui compte le plus pour les patients

La capacité d’une personne à réaliser les activités et les tâches de la vie quotidienne, en mettant l’accent sur sa faculté à participer à ses rôles et activités de vie après une blessure ou une maladie, peut être évaluée et servir à constituer une échelle de mesure. Une échelle fonctionnelle de l’AT permettrait ainsi de:

  • Identifier, quantifier et suivre l’impact de la progression de la maladie sur la vie des individus atteints d’AT, et potentiellement d’autres maladies progressives d’origine infantile.
  • Élucider l’impact et les interactions entre d’autres variables liées à la maladie (par exemple, la fatigue et les « tremblements »), ainsi que les facteurs environnementaux et personnels sur la fonction et le bien-être général des personnes atteintes d’AT
  • Informer les essais cliniques ainsi que les thérapies conventionnelles.

Rosella Abeti (University College London, Royaume-Uni) : Exploration de l'efficacité de l'omavéloxolone dans l'AT

L'omavéloxolone est déjà utilisée avec succès pour ralentir la progression de l'ataxie de Friedreich. L'équipe italienne a mené une étude préliminaire pour évaluer son intérêt contre l'AT.

Les fibroblastes (type de cellule) des personnes atteintes d’AT présentent :

  • Un stress oxydatif accru : les cellules produisent plus de substances nocives (appelées "ROS"), qui peuvent endommager les cellules et aggraver la maladie.
  • Un affaiblissement d’un système de protection naturel : une protéine appelée Nrf2, qui aide normalement à protéger les cellules contre ces dommages, est moins active.
  • Une baisse de l’activité de certains gènes protecteurs : deux gènes importants (NQO-1 et HMOX-1), qui aident à combattre le stress oxydatif, fonctionnent moins bien.

Le traitement avec Omav a permis de **réactiver Nrf2** dans les modèles d’A-T, ce qui signifie qu’il pourrait aider à rétablir la protection naturelle des cellules contre les dommages oxydatifs.

 

Rita Horvath (University of Cambridge, Royaume-Uni) : Augmenter la préparation aux essais dans l'AT (TREAT-AT) - une approche pour développer un traitement ASO pour les adultes porteurs de la 'mutation britannique'

Une étude rétrospective sur l’histoire naturelle de l’AT a montré une progression mesurable de la maladie chez des patients "classiques" (AT) et des patients atteints de variants.

Les TSPO sont des protéines de la membrane cellulaire qui sont fortement augmentées en cas d'inflammation. Elles sont mesurables en imagerie (PET Scan) et, dans l'AT, confirment la neuroinflammation: elles pourraient constituer un biomarqueur valable de la neurodégénérescence dans l’AT.

Des biomarqueurs sériques candidats montrent une bonne corrélation avec les scores SARA, et la validation de plusieurs d'entre eux est en cours.

NATA a identifié plusieurs oligonucléotides antisens (ASO) excellents, prêts pour des études précliniques et une validation clinique ultérieure. (à rapprocher de l'essai de Tim Yu dans le chapitre précédent). 

Santé mentale et fonction cognitive

Chair:

Anne Murray (AT Society, Royaume-Uni) et Jane Flint (AT Society/ Nottingham University Hospital) : Au-delà du diagnostic de l'AT, soutenir le bien-être mental, avec des perspectives de l'AT Society

  • Les soins holistiques sont essentiels dans l’A-T.
  • Les aspects psychologiques et émotionnels doivent être intégrés dans la prise en charge clinique et devraient être inclus dans chaque réunion d’équipe multidisciplinaire (MDT).
  • Faire avancer la recherche et la collaboration peut améliorer la qualité de vie des individus et des familles.

 

Sergio Rinella (University of Catania, Italie) : Éclairage sur le Syndrome Cérébelleux Cognitif-Affectif (CCAS) chez les enfants atteints d'AT

Le CCAS (syndrome cérébelleux cognitif-affectif), étudié principalement chez les adultes présentant des lésions ou une dégénérescence cérébelleuses, est un trouble neuro-psychologique qui résulte de dommages ou de dégénérescence au niveau du cervelet. Cela affecte non seulement la coordination motrice, mais aussi les processus cognitifs et la régulation émotionnelle.

Les caractéristiques principales du CCAS sont:

  • Troubles des fonctions exécutives : Difficultés avec la planification, le passage d’une tâche à une autre, la fluidité verbale, le raisonnement abstrait et la mémoire de travail.
  • Troubles visuo-spatiaux et de la cognition spatiale : Problèmes affectant la capacité à traiter et à mémoriser les relations spatiales.
  • Changements de personnalité et de comportement : Modifications de la personnalité, incluant un émoussement émotionnel, une désinhibition ou des comportements inappropriés.
  • Déficits du langage : Difficultés avec la grammaire et l’intonation de la parole, affectant la fluidité et l’expressivité du langage.

L'équipe souhaiterait lancer une étude avec appel à participants atteints d'AT 

Traitement de l'AT incluant les essais cliniques planifiés et en cours

Chairs: Michel Willemsen (Radboud University Medical Centre, Pays-Bas) et Nivedita Thakur (McGovern Medical School at UTHealth, USA)

David Coman (Queensland Children's Hospital, Australie) : Essai de triheptanoïne

Depuis longtemps avec Martin Lavin, les australiens explorent la piste mitochondriale, les mitochondries étant en quelque sorte les batteries de cellules. Il est connu que ces mitochondries sont affectées fortement dans diverses maladies génétiques dont certaines à caractère neurologique. Les australiens ont montré que c’était le cas dans l’AT et en ont défini le processus. 

Ils ont conduit un essai en recrutant 24 patients (n=24) à qui ils ont donné de la triheptanoïne afin de tenter de rétablir les fonctions des mitochondries. Voici les observations:

  • Pendant l'essai (n = 18 sur 24)
    • Patients ambulants
      • Réduction de l'ataxie et de la dysmétrie (coordination des mouvements)
    • Patients non ambulants
      • Aucun résultat clinique significatif au niveau de la motricité globale
      • Motricité fine
      • Parole et langage
        • Amélioration de l'articulation
        • Augmentation du volume de la parole
      • Énergie
  • Post-Essai (Effet de lavage)
    • n=~11/12
      • 4 sans changement (tous non ambulants)
      • Tous les patients ambulants : Plus d'ataxie
      • Parole : Tous ont une augmentation de la difficulté de la parole 
      • Fatigue
  • Patients retirés de l'essai
    • n = 6

Maureen Roden (Quince Therapeutics) : Mise à jour sur l'eDSP (Dexaméthasone Sodium Phosphate encapsulée)

Résultats cliniques encourageants de la Phase 3 d'EryDex chez les Patients A-T (Étude ATTeST)

  • La plus grande étude mondiale de phase 3 (ATTeST) chez les patients atteints d'A-T, suivie par une extension en ouvert (OLE)
    • Étude en double aveugle, contrôlée par placebo, sur 12 mois pour n=175 patients, suivie d'une période de traitement en ouvert de 12 mois (n=104)
    • Patients randomisés 1:1:1 pour recevoir EryDex à faible dose, EryDex à haute dose, ou un placebo
    • Critère d'évaluation principal : mICARS – Échelle d'évaluation des symptômes secondaires CGI-C, QOS et VADS
  • EryDex a montré un ralentissement de la détérioration neurologique chez tous les groupes de patients AT, avec une amélioration observée dans le groupe des 6-9 ans
  • Une analyse de sécurité sur 12 mois a révélé qu'EryDex était bien toléré, sans préoccupations majeures concernant les effets indésirables généralement associés à l'administration chronique de stéroïdes
  • Le marquage CE est déjà obtenu en Europe pour le dispositif de traitement et ses accessoires

Résumé des Effets Indésirables (EI) Liés aux Corticoïdes

Chez les sujets traités pendant 12 mois avec EryDex:

  • Les effets indésirables typiques liés aux stéroïdes (caractéristiques du syndrôme de Cushing, hirsutisme, obésité centrale, acné, atrophie cutanée, insomnie et problèmes comportementaux liés aux stéroïdes) n'ont pas été rapportés.
  • Hypertension, hyperglycémie, cataractes et retard de croissance n'ont pas été rapportés.
  • Une suppression de l'axe HPA (mécanisme du stress), mesurée par le taux de cortisol, a été rapportée chez +1 % des sujets.
  • Des infections ont été rapportées chez 49 % des sujets ayant reçu EryDex et chez 42,1 % de ceux ayant reçu un placebo.
  • Le prurit a été rapporté chez 11,2 % des sujets ayant reçu EryDex. (Bien que le prurit ne soit pas couramment rapporté avec l'administration de stéroïdes, certaines études indiquent une incidence de prurit péri-anal chez les patients recevant de la dexaméthasone par voie intraveineuse allant de 30 % à 71 %.)

Étude Pivot de Phase 3 NEAT optimisée à partir des enseignements de l'étude ATTeST

L'étude ATTeST avait montré:

  • Des résultats statistiquement significatifs nominaux dans le sous-groupe des 6 à 9 ans, encourageant la récolte de données dans cette population ayant suivi le protocole.
  • Des patients n'ont pas été pris en compte dans cette population, largement en raison de l'impact de la COVID-19.
  • Les évaluateurs locaux ont fourni des données plus cohérentes que les évaluateurs centraux en raison de la qualité des vidéos transmises par ces derniers.

L'étude NEAT a donc été adaptée:

  • Le critère d'efficacité principal a été établi pour le groupe d'enfants âgés de 6 à 9 ans dans le cadre d'un accord spécial d'évaluation de protocole (Special Protocol Assessment, SPA) avec la FDA.
  • La fenêtre de traitement a été modifiée, les sites indiens écartés et un accompagnement complet des patients a été fourni pour améliorer le respect des règles et fiabiliser les mesures.
  • Les évaluateurs locaux ont été utilisés.

=> EryDex a reçu la désignation Fast Track de la part de la FDA, en plus de la désignation de médicament orphelin pour le traitement de l'AT, à la fois de la part de la FDA (USA) et de l'EMA (Europe).

 

Hilde Nilsen (University of Oslo, Norvège) : Essai de traitement par Nicotinamide Riboside (NR)

  • Le traitement avec NR est bien toléré.
  • Le traitement avec NR est associé à une amélioration des scores d'ataxie chez les patients atteints d'AT.
  • La comparaison avec les données d'histoire naturelle suggère que le NR pourrait atténuer la progression de la maladie.
  • Devrait être testé dans une étude plus large.

Taylor Fields (Intrabio) et Fran Platt (University of Oxford, Royaume-Uni) : Essai pivot de N-acétyl-L-leucine (IB1001) pour l'AT

 N-acétyl-L-leucine (lévacétylleucine)

  • Version chimiquement modifiée de l'acide aminé naturel L-leucine
  • Administration orale, bon profil de sécurité
  • Approuvé par la FDA pour la maladie de Niemann-Pick de type C (NPC) en septembre 2024
  • Potentiel pour traiter plusieurs maladies lysosomales basées sur des mécanismes pathologiques communs

Pertinence dans l’Ataxie-Télangiectasie (AT)

  • Bien que des défauts génétiques distincts causent la NPC et l’AT, une cascade pathogénique est déclenchée dans les deux cas avec certaines caractéristiques physiopathologiques communes.
  • La perte de fonction du gène ATM altère l’homéostasie mitochondriale, entraînant une production accrue d’agents oxydants (ROS) et un stress oxydatif.
  • Dans la NPC, une fonction mitochondriale altérée survient également, compromettant l’état énergétique et le flux métabolique, ce qui entraîne une dysfonction cellulaire et la mort des cellules neuronales.
  • Dans la NPC et l’AT, les défauts biochimiques et cellulaires conduisent à une pathologie généralisée dans le cerveau, provoquant une neuro-inflammation qui aggrave la neurodégénérescence.
  • Dans la NPC et l’AT, cette physiopathologie commune conduit à des signes cliniques et des manifestations partagés, incluant des anomalies de la marche, des tremblements, une ataxie, une dystonie, des troubles de la parole et des dysfonctions motrices.

Conception de l’essai clinique de Phase III pour l’A-T

  • Conception : Essai en double aveugle, randomisé, contrôlé par placebo, avec design croisé, inspiré de l’essai pivot NPC (utilisant un design identique).
  • Points d’évaluation : Critère d’évaluation principal (SARA, Scale for the Assessment and Rating of Ataxia), critères secondaires (CGI-I, SCAFI, mDRS).
  • Objectif : Conçu pour confirmer que la levacétylleucine améliore rapidement les signes neurologiques et les symptômes, ainsi que le fonctionnement et la qualité de vie par rapport au placebo.
  • Statut : Plus de 160 % des participants recrutés dans 10 sites multinationaux en moins de 2 mois.

Gestion générale de l'AT

Chairs: Clare Bolton (Royal Papworth Hospital, Royaume-Uni) et Anna Wilsden (Nottingham University Hospital, Royaume-Uni)

Kim Chow (The Chinese University of Hong Kong) et Sarah Durnan (Nottingham University Hospitals NHS Trust & University of Nottingham, Royaume-Uni) : Gestion de l'alimentation, des niveaux d'énergie et du métabolisme dans l'AT

Pas beaucoup d'éléments nouveaux par rapport aux informations déjà présentes sur ce site internet.

Lisa Bunn (University of Plymouth, Royaume-Uni) : Faire fonctionner la physiothérapie pour vous

Là encore, rien de nouveau;

Yossi Shiloh (Tel Aviv University School of Medicine, Israël) : Que savons-nous des effets sur la santé d'être porteur d'une mutation AT ?

Absent

2025 loughborough Posters

POSTERS

 

1-Niveaux de cuivre et de zinc chez les individus atteints d'Ataxie-Télangiectasie

  • Le cuivre et le zinc ne sont pas des biomarqueurs appropriés pour la progression de la maladie.
  • Notre étude a révélé des niveaux de zinc plus faibles chez les enfants et les adultes atteints de la variante classique ou variante AT, bien que ces niveaux restent au-dessus du seuil de carence évidente.
  • Étant donné la superposition des symptômes entre les individus avec et sans AT, et chez les individus avec une carence en zinc, le zinc peut servir de supplément rationnel thérapeutique.
  • D'autres études sont nécessaires pour évaluer si une supplémentation en zinc chez les individus atteints d'Ataxie-Télangiectasie conduit à des améliorations cliniques.

2-Histoire naturelle et effets des interventions dans l'Ataxie-Télangiectasie classique

Objectifs:

Une étude longitudinale de la fonction neuro-motrice chez 10 individus dans la cohorte norvégienne AT. Les échelles SARA, ATNEST, ICARS et GS ont été utilisées pour évaluer la progression de la maladie et l'effet de diverses interventions (Erydex et NR)

Problématique:

  • Les interventions à court terme dans les troubles progressifs comme l'AT rendent difficile l'interprétation de la stabilisation de la maladie.
  • Une comparaison des interventions avec les données d'histoire naturelle peut-elle être utile pour la conception de futurs essais cliniques ?
  • Le choix des mesures de résultats dépend de l'intervention.

Conclusion: La stabilisation et l'amélioration des fonctions neuro-motrices peuvent être observées chez les individus atteints d'Ataxie-Télangiectasie classique traités par Erydex et NR, en comparaison avec l'histoire naturelle de la maladie.

3-Les organoïdes cérébelleux à l'interface air-liquide reproduisent le développement in vivo du cervelet humain

ALI-CeOs (Air-Liquid Interface Cerebellar Organoids) sont des organoïdes cérébelleux cultivés à l'interface air-liquide. Cette méthode de culture permet de mieux reproduire le développement et la maturation des cellules cérébelleuses humaines in vitro, en imitant les conditions naturelles du développement cérébelleux in vivo.

Les ALI-CeOs sont un outil puissant pour étudier le développement cérébelleux humain et les maladies associées, en fournissant un modèle in vitro qui reproduit fidèlement les processus in vivo. Cela ouvre des perspectives pour la recherche sur les maladies neurodégénératives et les troubles du développement cérébelleux.

4-Thérapie génique pour l'Ataxie-Télangiectasie utilisant des vecteurs lentiviraux

La double transduction de cellules ATM-KO avec des vecteurs lentiviraux exprimant des fragments N- et C-terminaux de l'ATM séparément a restauré l'expression et la fonction de l'ATM. Cela a été démontré par la phosphorylation de la protéine KAP1 et la correction de la sensibilité aux radiations.

La double transduction signifie que les cellules sont infectées avec deux vecteurs viraux différents. Ainsi, les cellules ATM-KO (déficiences en protéine ATM) sont transduites avec deux vecteurs lentiviraux distincts, chacun exprimant une partie différente de la protéine ATM (fragments N-terminal et C-terminal). Cela permet de reconstituer une protéine ATM fonctionnelle dans les cellules qui en sont initialement dépourvues.

Les split-inteins sont des segments protéiques qui peuvent s'auto-assembler pour reconstituer une protéine fonctionnelle à partir de deux fragments distincts. Dans ce contexte, chaque vecteur lentiviral contient un fragment de la protéine ATM fusionné à une moitié d'une inteine. Quand les deux fragments sont exprimés dans la même cellule, les inteins s'assemblent, permettant la reconstitution de la protéine ATM complète et fonctionnelle.

En résumé, cette approche de double transduction avec des split-inteins vise à restaurer la fonction de la protéine ATM dans les cellules ATM-KO, offrant ainsi une stratégie potentielle pour la thérapie génique de l'Ataxie-Télangiectasie.

5-Déficit immunitaire chez les enfants diagnostiqués durant la petite enfance et l'enfance précoce – Expérience récente de la clinique nationale britannique de l'Ataxie-Télangiectasie (AT)

Dans la clinique anglaise, la majorité des enfants ne souffraient pas de manière significative d'infections dans les deux premières années de vie par rapport à d'autres enfants atteints d'AT. Cependant, dans 50 % de notre cohorte, les faibles niveaux d'IgG ont nécessité un traitement de remplacement par immunoglobuline. Cela suggère que les enfants atteints d'AT avec de faibles niveaux d'IgG pourraient bénéficier d'un traitement de remplacement par immunoglobuline.

6-Lignes directrices pour le diagnostic et la prise en charge clinique en espagnol

Après plusieurs réunions et discussions en ligne, un guide en espagnol sur l'AT a été rédigé, basé sur les preuves scientifiques disponibles et adapté au système de santé espagnol. Il fournit une vision complète et multiforme des troubles liés à l'Ataxie-Télangiectasie (AT). Il est conçu pour être accessible aux professionnels de santé et aux familles de patients. Ce guide est disponible sur le site web de l'AEFAT et sur cureatm.org.

L'engagement des patients et de leurs familles a été crucial pour rassembler des informations pertinentes et à jour sur l'Ataxie-Télangiectasie.

7-Pertinence de la régulation dépendante d'ATM de l'autophagie dans l'Ataxie-Télangiectasie : Intégration des cellules dérivées de patients et des modèles de maladie de poisson-zèbre

L'autophagie est un mécanisme par lequel les cellules dégradent et recyclent leurs propres composants endommagés ou inutiles. Cela permet de maintenir l'homéostasie cellulaire, c'est-à-dire l'équilibre nécessaire au bon fonctionnement de la cellule. 

ATM est une kinase qui joue un rôle crucial dans la réponse aux dommages de l'ADN et dans la régulation de l'autophagie. Les cellules de patients AT montrent des défauts dans l'autophagie, ce qui peut contribuer à la pathologie de la maladie.

L'objectif principal de cette étude est d'explorer le rôle de la protéine ATM (Ataxia Telangiectasia Mutated) dans la régulation de l'autophagie chez les patients atteints d'Ataxie-Télangiectasie (AT). L'étude utilise des cellules dérivées de patients et des modèles de poisson-zèbre pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents

Les poissons-zèbres sont utilisés comme modèles pour étudier les maladies humaines en raison de leur similitude génétique et de leur facilité de manipulation.

Résultats Principaux :

  • Les cellules dérivées de patients AT montrent une autophagie défectueuse.
  • Les modèles de poisson-zèbre reproduisent ces défauts, confirmant le rôle crucial de l'ATM dans la régulation de l'autophagie.
  • Les résultats suggèrent que la correction des défauts d'autophagie pourrait être une cible thérapeutique potentielle pour l'AT.

Perspectives Futures :

  • Développer des stratégies thérapeutiques ciblant les voies de l'autophagie pour traiter l'AT.
  • Utiliser les modèles de poisson-zèbre pour tester l'efficacité de nouvelles thérapies.

Cette étude met en lumière le rôle crucial de l'ATM dans la régulation de l'autophagie et montre que les défauts dans ce processus contribuent à la pathologie de l'Ataxie-Télangiectasie. Les résultats obtenus à partir des cellules dérivées de patients et des modèles de poisson-zèbre ouvrent la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques ciblant l'autophagie.

8-Biomarqueurs dans l'Ataxie-Télangiectasie : Une Revue Systématique

Notre revue systématique a révélé de nombreux biomarqueurs potentiels pour la neurodégénérescence, l'immunodéficience et la sensibilité aux stéroïdes dans l'Ataxie-Télangiectasie. Cependant, des études supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes de pathogénicité. Le choix de biomarqueurs dans l'Ataxie-Télangiectasie devrait inclure la phénotypie de la maladie et des données de modèles in vitro. La découverte de biomarqueurs efficaces est essentielle pour faciliter le diagnostic et le développement de thérapies.

9-Création d'un registre de patients pour la co-existence d'Ataxie-Télangiectasie (A-T) et d'Arthrite Idiopathique Juvénile (JIA)

La Juvenile Idiopathic Arthritis (JIA), ou Arthrite Idiopathique Juvénile en français, est une maladie auto-immune chronique qui provoque une inflammation des articulations chez les enfants de moins de 16 ans. Elle peut entraîner des douleurs articulaires, des gonflements, et des limitations de mouvement.

Ce poster présente un projet visant à établir un registre de patients atteints à la fois d'Ataxie-Télangiectasie (AT) et d'Arthrite Idiopathique Juvénile (JIA). L'AT est une maladie génétique rare qui affecte plusieurs systèmes du corps, notamment le système immunitaire, ce qui peut entraîner des complications auto-immunes comme la JIA.

Objectifs :

  • Identifier et enregistrer les patients atteints des deux maladies.
  • Faciliter la collecte de données cliniques et génétiques pour mieux comprendre la co-occurrence de ces maladies.
  • Améliorer la prise en charge et le traitement des patients atteints de ces comorbidités.

Méthodologie :

  • Collaboration internationale pour collecter des données de patients.
  • Utilisation de questionnaires cliniques et de bases de données pour suivre les cas.

Résultats attendus :

  • Meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents à la co-occurrence de l'AT et de la JIA.
  • Développement de stratégies de traitement plus efficaces et personnalisées.

Ce registre vise à améliorer la qualité de vie des patients et à fournir une base de données précieuse pour la recherche future.

10-Alpha-fœtoprotéine chez les enfants et les jeunes atteints d'Ataxie-Télangiectasie

Une élévation de l'AFP est courante dans l'AT. Bien que les niveaux d'AFP étaient plus élevés chez ceux atteints de malignité par rapport à ceux qui ne le sont pas, les niveaux restent proches et la seule mesure d'AFP n'est pas indicatrice de cancer chez les enfants et les jeunes atteints d'AT.

Une analyse de tendance pourrait être entreprise pour voir si une augmentation en série des mesures d'AFP pourrait indiquer une malignité dans cette population. Cependant, étant donné que la plupart des cancers chez les enfants et les jeunes atteints d'AT sont des lymphomes et des leucémies, cela semble peu probable.

11-COMPASS-31 modifié : dépistage des troubles autonomes dans l’ataxie-télangiectasie : résultats préliminaires

Nous nous sommes demandé si les patients pouvaient également présenter des symptômes de neuropathie autonome.

Les neuropathies autonomes sont des atteintes des nerfs qui composent le système nerveux autonome, la partie du système nerveux qui contrôle automatiquement les fonctions involontaires du corps, comme :

  • la fréquence cardiaque
  • la pression artérielle
  • la digestion
  • la transpiration
  • la régulation de la température
  • la vessie et les fonctions sexuelles

Le Composite Autonomic Symptoms Score 31 (COMPASS-31) est un questionnaire développé pour évaluer les symptômes autonomes.

Le COMPASS-31 modifié s’est avéré bien adapté à une utilisation chez les enfants, et les scores étaient très proches de ceux obtenus avec la méthode de notation standard.

Une minorité significative d’enfants atteints d’AT a présenté des symptômes autonomes, bien que ceux-ci ne représentaient généralement pas une charge clinique importante ; 13 % avaient un score ≥ 30.

Une utilisation plus large auprès d’enfants indemnes issus de la population générale, ainsi qu’auprès d’enfants et d’adultes atteints d’AT de différents âges, est indiquée.

12-Scoliose chez les personnes atteintes d'Ataxie-Télangiectasie : Une Enquête Rétrospective

La scoliose neuromusculaire est une courbure latérale anormale et progressive de la colonne vertébrale de plus de 10°. Elle commence souvent comme une courbe posturale mais peut devenir permanente et structurale, entraînant des mouvements restreints, des douleurs, des difficultés respiratoires et un impact sur les côtes dans les cas graves.

Bien que la scoliose soit couramment identifiée chez les personnes atteintes d'AT, peu de données ont été publiées sur sa prévalence et sa gravité chez ces patients. L'équipe vise à recueillir plus de données sur la scoliose chez les personnes atteintes d'AT au Royaume-Uni.

Conclusions et Suggestions :

La scoliose est fréquente chez les personnes atteintes d'AT, en particulier chez celles ayant une AT classique.

Une détection précoce avec des critères de dépistage définis et une surveillance régulière peuvent permettre des recours opportuns aux appareillages spécifiques, améliorant ainsi la qualité de vie et la fonction respiratoire.

Les enfants atteints d'AT peuvent avoir besoin d'interventions chirurgicales.

Une kinésihérapie proactive et des examens réguliers de la colonne vertébrale en position assise peuvent aider à réduire le risque de développer une scoliose.

13- Développement d’une thérapie génique par cellules souches hématopoïétiques pour l’ataxie-télangiectasie (AT)

Les cellules souches hématopoïétiques (CSH=précurseurs des cellules sanguines et de l'immunité) de patients AT présentent des dysfonctionnements. La thérapie génique visée consiste à modifier les propres CSH du patient en utilisant des vecteurs adénoviraux de type HDaD de dernière génération pour délivrer le gène ATM en entier, ce qui reste un challenge compte tenu de sa taille.

Résultats :

  1. Transduction efficace : Le vecteur a permis une intégration stable du gène ATM dans les CSH.
  2. Expression de la protéine ATM : Les CSH modifiées expriment des niveaux normaux de la protéine ATM, confirmés par des analyses en western blot et en PCR.
  3. Fonctionnalité restaurée : Les CSH corrigées montrent une amélioration de la résistance aux dommages à l’ADN et une réduction de l’instabilité génomique.

Cette approche ouvre la voie à une thérapie génique clinique pour les patients atteints d’A-T, avec pour objectif une restauration durable de la fonction ATM et une amélioration de leur qualité de vie.

 

14-Enrichir la diversité dans les essais cliniques sur l’Ataxie-Télangiectasie : Défis et Stratégies

L’AT est une maladie génétique rare qui touche divers groupes ethniques et socio-économiques. Cependant, les essais cliniques pour cette maladie rencontrent des difficultés à représenter cette diversité, ce qui limite l’accès à des traitements potentiels pour tous les patients.

Les défis majeurs incluent :

  1. Manque de sensibilisation : beaucoup de communautés et de professionnels de santé ne sont pas suffisamment informés sur l’AT.
  2. Barrières géographiques et socio-économiques : les patients peuvent avoir des difficultés à accéder aux centres de recherche en raison de leur localisation ou de contraintes financières.
  3. Limites des méthodes de recrutement : les stratégies actuelles ne parviennent pas toujours à toucher des populations diversifiées.

Pour surmonter ces défis, plusieurs stratégies sont proposées :

  • Collaborer avec des centres de recherche locaux pour faciliter l’accès aux essais cliniques.
  • Utiliser des plateformes numériques pour sensibiliser et recruter des participants.
  • Former les chercheurs et les cliniciens sur l’importance de la diversité dans les essais cliniques.
  • Adapter les critères d’inclusion pour refléter la diversité des populations atteintes.

L’engagement à améliorer la diversité dans les essais cliniques pour l’AT est crucial pour garantir que tous les patients, indépendamment de leur origine ou de leur situation socio-économique, puissent bénéficier de traitements innovants. Cela nécessite une collaboration continue entre chercheurs, cliniciens et communautés.

15-Développement préclinique de thérapies par oligonucléotides antisens pour l’Ataxie-Télangiectasie

Objectif : Utiliser des oligonucléotides antisens (ASO) pour corriger les erreurs d'épissage causées par certaines mutations du gène ATM, afin de restaurer la production de la protéine ATM fonctionnelle.

L'étude TREAT-AT (2020-2025) est un projet en cours visant à développer des ASOs pour cibler une des mutations les plus fréquentes au Royaume-Uni (Variante c.5763-1050A>G) avec 13 patients identifiés.

Le criblage par une librairie d'ASO a permis d'identifier plusieurs ASOs capables de restaurer l'épissage correct de l'ARNm ATM, augmentant ainsi la production de la protéine ATM fonctionnelle. Les plus prometteurs ont été identifiés pour des tests supplémentaires. Les résultats ont montré une relation dose-dépendante, avec une efficacité accrue à des concentrations plus élevées d'ASOs.

Travail actuel et futur:

  • Optimisation des ASOs : Affiner les séquences d'ASOs pour maximiser leur efficacité et minimiser les effets secondaires.
  • Livraison des ASOs : Développer des méthodes pour administrer efficacement les ASOs aux tissus cibles.
  • Collaboration : Travailler avec des centres de recherche et des familles de patients pour faciliter les essais cliniques futurs.

Cette étude représente une avancée majeure dans le développement de thérapies pour l'Ataxie-Télangiectasie. Les résultats précliniques sont prometteurs et pourraient mener à des essais cliniques, offrant un espoir pour les patients atteints de cette maladie rare. Des informations complémentaires sur les ASO sont disponibles dans l'onglet "Avancées critiques"

16-SYDE/ATEurope - Ouvrir la voie à la mesure en conditions réelles de l’ambulation dans l’Ataxie-Télangiectasie : une preuve de concept dans un environnement contrôlé utilisant un dispositif portable

2025 loughborough Poster Syde

Contexte et Objectifs :

L'Ataxie-Télangiectasie (AT) est une maladie génétique rare qui affecte la mobilité des patients. Les méthodes traditionnelles d'évaluation de la marche manquent de précision et d'objectivité. L'étude vise à utiliser des dispositifs portables (DHT) pour mesurer de manière fiable et sensible la marche des patients atteints d'AT. L'objectif est de valider la précision de ces dispositifs et d'identifier des variables de marche spécifiques qui pourraient servir de critères d'évaluation pour les essais cliniques.

 

Méthodologie :

  • Participants : Trois patients ambulants atteints d'AT.
  • Dispositif : Utilisation de capteurs portables (Syde DHT) placés aux chevilles.
  • Exercices : Plusieurs types de marche (normale, rapide, perturbée, et avec tâche cognitive) ont été réalisés dans une pièce équipée d'un système de capture de mouvement (OptiTrack) pour validation.
  • Analyse : Comparaison des données des capteurs portables avec celles du système de référence pour valider la précision des mesures.

Résultats :

  • Validation des mesures : Le dispositif portable a correctement identifié 88 % des foulées, avec des erreurs minimales sur la longueur, la hauteur et la vitesse des foulées.
  • Variables de marche : Deux variables spécifiques ont été identifiées comme potentiellement utiles pour différencier les patients AT des contrôles : l'angle entre deux foulées consécutives et la déviation latérale lors de la marche.

Conclusion :

Les résultats montrent que les dispositifs portables peuvent mesurer avec précision la marche des patients atteints d'AT. Deux variables de marche ont été identifiées comme candidates pour caractériser les différences entre les patients AT et les contrôles. Ces résultats ouvrent la voie à des études supplémentaires pour confirmer ces observations et étendre l'utilisation des dispositifs portables à un plus grand nombre de patients, y compris ceux non-ambulants.

Prochaines Étapes :

  • Élargir l'étude à plus de patients pour confirmer les résultats.
  • Réaliser une étude en conditions réelles pour valider la faisabilité et la fiabilité des mesures.
  • Étendre l'étude aux patients non-ambulants si les résultats sont prometteurs.

Cette étude est portée par ATEurope. La prochaine étape consisterait à recruter une quinzaine d'enfants pour accumuler des données. Le projet va être soumis début 2026 au Comité Scientifique d'ATEurope et aux autres associations dans le monde. 

CONCLUSION

Je vous l'ai dit en introduction: pour traiter l'AT, il va falloir agir selon deux axes:

  • RETARDER
  • SOIGNER

RETARDER

Les progrès de la médecine en général ont déjà permis une meilleure prise en charge des symptômes et on a parlé pour la première fois d'une augmentation de l'espérance de vie dans l'AT.

Mais on a aussi retrouvé à Loughborough des programmes déjà anciens qui ont progressé malgré les difficultés: Erydex, Intrabio, triheptanoine et Nicotanamide Riboside. La sempiternelle question les concernant reste le rapport risque/confort/bénéfice, ceci d’autant plus que les échelles d'évaluation utilisées, basées sur l'observation, peuvent toujours être challengées, notamment parce que les gains mesurées ne sont pas toujours flagrants. 

C'est la raison pour laquelle ATEurope promeut une solution de type SYDE, un dispositif sans jugement humain, pour lequel nous présentions un poster. 

Enfin, certaines études sur les processus délétères de la maladie pourraient permettre de les cibler efficacement. C'est ce qu'ATEurope espère du programme conduit par Gaelle Legube pour 2027.

 

SOIGNER

La conférence de Naples en 2018 avait laissé entrevoir la possibilité d'exploiter des techniques naissantes, de thérapies géniques notamment, pour enfin soigner l'AT. En 2025, la réunion de Loughborough a montré non seulement la richesse et la diversité de ces techniques dont beaucoup sont apparues après 2018, mais surtout que toutes sont déjà étudiées en laboratoire pour l'AT. 

Certes, parfois les résultats sont décevants. Mais d'autres sont encourageants, certains très prometteurs, comme les travaux du Dr Romain Levy à Boston, sponsorisé par ATEurope, qui poursuit comme prévu dans le laboratoire de David Liu son programme utilisant la technique d'édition des gènes. 

Et puis, il y a la preuve par l'exemple qu'une thérapie génique peut fonctionner: Timothy Yu a présenté le film des deux enfants traités depuis plusieurs années par une technique utilisant les oligonucléotides antisens (ASO): SPECTACULAIRE ET TRÈS ÉMOUVANT.

Comme expliqué dans ce compte-rendu, cette technique n'est pas parfaite et sa réussite demande à être confirmée, mais elle est une preuve que des thérapies géniques peuvent réussir pour soigner l'AT.

Je ne pense pas m'avancer trop en prévoyant que d'autres essais devraient voir le jour dans les toutes prochaines années. Nous espérons bien sûr que les projets ATEurope en cours y conduiront, mais pas seulement. Dans tous les cas, il faudra les organiser et les financer:

=> RESTEZ MOBILISÉS AVEC ATEUROPE !!!