Alors que le kinésithérapeute a pour rôle de maintenir l'outil corps humain en état de fonctionner et que l'ergothérapeute s'applique à intégrer une personne dans son environnement, le domaine de compétence du psychomotricien est la relation entre le cerveau et le corps, la manière dont le cerveau appréhende le monde extérieur et commande le corps en conséquence.
Adaptabilité du cerveau
Ce champ d'investigation est très vaste et n'est pas figé : le cerveau et le fonctionnement du système nerveux sont encore mal connus. On commence juste à entrevoir quel outil formidable il est, notamment par sa capacité à se reconfigurer constamment pour des raisons d'apprentissage ou de réparation. Par exemple, des personnes lobotomisées (à qui on a enlevé une bonne partie du cerveau) suite à une tumeur ou à une maladie ne perdent pas forcément toutes les fonctions qu'on localise habituellement dans la partie enlevée. La partie du cerveau restée en place est capable de s'adapter et de s'acquitter par la suite des fonctions supprimées.
Cette adaptabilité, outre le fait de nous rendre toujours plus performants, conditionne également notre faculté d'apprentissage au cours de notre vie. Le psychomotricien travaille ainsi selon des référentiels qui vont lui permettre, en relation avec le neurologue qui va déterminer quels mécanismes sont sollicités dans le cerveau, d'évaluer un éventuel retard de développement et de proposer un programme d'exercices pour le corriger.
Compte tenu de la malléabilité du cerveau, il y a rarement une seule solution pour un problème, mais souvent plusieurs et par conséquent, il est vain de vouloir les décrire ici.
Évaluation
Le psychomotricien va conduire une évaluation pour évaluer les forces et les faiblesses du patient. Elle consiste notamment à mesurer :
- La capacité à acquérir des connaissances et à les restituer, que ce soit par le langage ou les capacités visuelles et/ou sensorielles
- La mémoire
- La capacité d'attention
- Le positionnement dans l'espace
- La maîtrise des mouvements
Limitation pour l'AT
Si, en fin d'?, les lésions identifiées d'AT affectent aussi le cerveau, l'atteinte initiale principale est celle du cervelet, du tronc cérébral et des nerfs périphériques (cf contrôle du corps), points de passage obligatoires des ordres élaborés par l'encéphale, en fonction de son environnement, vers les muscles. Faute de malléabilité encéphalique, ils ne peuvent pas se réparer ou élaborer des chemins détournés pour assurer une fonction lorsqu'une lésion s'installe.
Ainsi, le travail du psychomotricien ne pourra pas porter sur la rééducation (la récupération de fonctions perdues) mais plutôt sur la stabilisation d'une fonction ou sur l'élaboration d'autres voies pour aboutir au résultat recherché.